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19 juin 2007

Ode à ma Dame de Warens

Le poëte est maître qui dans la cathédrale constellée du langage peut de tout matérieau, finir sa clef de voûte.
       

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     Les sens qui entraînent vers une Babylone céleste, éloignée de tout être, éloignée de tout sens, l’artiste apprenti d’un langage floral sont tel un spectre errant despote de ses mots.
        Et quand enfin libéré d’une condition morbide, en absence de soleil, l’âme en peine d’un être apatride et proscrit peut enfin un instant _oh oui un court instant_ aller nager très haut dans les sphères étoilées, n’est il plus un génie ?
        Peut-on encore prétendre que la muse des muses d’une peuple adolescent, des pères immortels de Werther et René, des moines entretenant nuit et jour un rosaire ô combien contemplé, est une simple voile de ce navire d’esprit ?
      

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         La Rêverie transporte sous sa cape brumeuse la plume du poëte lui donnant tout son sens, elle est en quelque sorte une raison d’exister pour ces pauvres albatros maintes et maintes fois moqués et ce serait faire le jeux de ces marins boiteux que ne pas l’apprécier sous sa forme parfaite.
        Mais qu’est-ce qu’un poème, élégiaque litanie de l’esprit égaré au royaume des mortels, sinon le tendre espoir ténébreux de rejoindre pour toujours le domaine de Morphée, escalier arrivant aux divines contrées.
        Si l’on demande à l’artiste des mots de ne point se laisser transporter par ses sens, de ne point imaginer la condition parfaite, apothéose de l’âme, élévation suprême, alors tel Charon, Anubis ou la Mort, on supprime l’Espoir seul rempart à l’angoisse, alors on ôte la moelle toute subjective, tout nourricière de la poésie.

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               _ On ne peut s’envoler d’un poème sans les ailes du rêve et les plumes des sens ; car le rêve est un poëte caché accompli mais lycanthrope ; car les sens sont les vestiges d’un très ancien présent fait d’une géante à l’Homme.
        La nuit enfin venue dans les crânes inconscients des âmes populaires, ce loup-garou à la crinière étoilée fait enfin élever, sans aucune distinction les âmes de tous les Hommes vers le plus haut des ciels,
        Et les sens nous rappellent combien il est magnifique d’avoir été conçut.
        Ainsi, bien que nocturne, le rêve est un témoignage d’une superbe ascension qui seule fait correspondre les sensations vécues dans ces miasmes morbides, et la beauté suprême de la grâce divine ;
         Ainsi les sens se muant harmonieusement en une grande synesthésie qui emporte l’esprit dans une douce rêverie, éveil en lui le beau, éveil en lui le laid, anciennement réservés au jugement divin ;
        Et bien que malheureux, et bien que maltraité, le poëte est un homme qui écrit pour l’homme, non pas comme une femme écrirait pour un homme, ni comme un esclave écrirait pour son maître, mais comme une victime écrirait pour son bourreau.
       

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Homme, il ne connaît du céleste que les rêves et l’alcool.
          Homme, il est l’esclave des sens et de son jugement.
          Homme, il cherche à s’évader de sa triste condition.
        Homme, destiné à souffrir, tout opiniâtrement, il écrit des poèmes pour raviver l’Espoir.
          Comme Castor et Pollux la poésie et le rêve ne sont pas séparables, car l’Etre ne connaît pas de plus fidèle toile que le rêve pour représenter le destin superieur de tous les immortels ;
            Tout son sens premier est rendu au poème, et alors les mots prennent leur sens caché, que, Dédale littéraire le poëte enferme sous un palais de mot faisant alors l’expérience nouvelle d’une Unité de l’alpha à l’oméga.
        Alors le rêve trouve dans le verbe créé, toute la divine magie que Rimbaud lui cherchait,
        Et devenant ce trésor, cette œuvre d’art sans prix, c’est l’esprit du mortel qui se met à rêver !

        Quel crime serait alors de laisser cette Fleur, sans le terreau divin qu’est le rêve pour elle, au risque de la voir aux yeux de quelques-uns perdre quelques pétales, perdre une once de beauté.
        Tout homme peut accéder au monde nocturne des ombres
        Tout homme peut prendre un jour un plume pour témoigner
       Mais seul le poëte peut, tout homme élever, se servant de sa plume pour témoigner des rêves, et par les rêveries qui hantent chacun des nous, nous faire rien q’un instant _oh oui un court instant _  nous faire nager très haut dans les sphères étoilées.
Comme un jeune irlandais, victime tragique d’Albion, qui disait q’un livre n’est ni moral, ni immoral, mais simplement bien ou mal écrit, crions tous vers le ciel :
_ Un poème n’est ni trop rêveur ni pas assez rêveur, mais simplement beau, mais simplement horrible.

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Le poëte est maître qui dans la cathédrale constellée du langage peut de tout matériaux finir sa clef de voûte.
« Les siècles passent. Nul n’est là. Pas d’autre bruit que le vent éternel et l’eau battant les grèves… »
« …ainsi s’acheva le rêve, ainsi je raconte. »

Post Scritum vveblogere: Je suis heureux!

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Commentaires
M
Joli déco , normal , j'aime jadore le rose
M
MAIS la jeune fille à la perle a un air singulièrement abruti.
C
Je me souviens, c'était un soir, l'été, une pelouse verte et des copies calligraphiées de ton écriture de mille-pattes. <br /> <br /> Je crois que nous construisons un millefeuille avec des tranches de vie qui s'additionnent entrecoupées d'un peu de vide. <br /> Le vide est sans doute nécessaire sinon le millefeuille virerait étouffe-chrétien.<br /> Mais je préfère le croustillant ! : )<br /> Et puis, you know … the end has no end … especially with US !<br /> <br /> Listen : Lucky boy de Dj Mehdi / Promise de Coco Rosie / Tainted love de Gloria Jones / Yumej’s Theme BO de In the mood for love film de Wong Kar Wai / The end has no end The strokes …
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